Article n°2 : TOP 6 des conseils pour réussir les préliminaires

Table des matières

On commence par un titre qui ne va pas. Le nom du sujet n’est pas convenable. Et je vais tout de suite vous expliquer pourquoi. 

Préliminaires, adj. n.m :

Qui précède, prépare (une autre chose considérée comme essentielle, plus importante).

Lorsqu’on utilise le fameux terme de “préli” ou préliminaires sexuels, on donne automatiquement et sans la citer, la part belle à la “péné”(tration). Ce qui signifie que toute la palette, pourtant large et merveilleuse de la sexualité est soumise à la dictature de la pénétration.

La dictature de la pénétration

Le fait que la majorité de nos rapports sexuels, ainsi que ceux que l’on voit en représentation (films, art, pornographie etc.) soient centrés autour de la pénétration est dommage. C’est même cocasse lorsqu’on sait que c’est ce même acte de pénétration qui stresse les un.es et les autres. Exemples : 

  • Certains vont avoir des troubles de l’érection, tant ils pensent d’avance à cette pénétration qu’ils vont devoir effectuer. Il faut qu’elle soit parfaite : pas trop longue, pas trop courte et assez rigide. 
  • D’autres peuvent faire face à un manque de lubrification, à des douleurs, ou même développer du vaginisme face à cette même peur de la pénétration : automatique et qui arrive trop souvent plus vite que la musique. 

Et si nos sexualités étaient des safe places où on peut être libres ? Où on s’affranchit des règles et où on cherche juste à s’amuser, à partager des moments ensemble et à prendre du plaisir, avec enthousiasme ? Venez, on se lâche avec tout ça ?

Dis moi comment tu fais l’amour, je te dirais qui tu es

Mais qu’est-ce que cette dictature de la pénétration dit de nous ? De notre société ? De la manière dont on fait l’amour ? 

Cela dit que nos rapports sexuels sont sous les prismes :

  • de la reproduction,
  • de la domination masculine
  • de la pornographie. 

Pourtant, lorsqu’on s’interroge : pourquoi faisons-nous l’amour ?

On répond plutôt des choses comme “pour ressentir du plaisir”, “pour me sentir en communion avec mon ou ma partenaire”, “pour passer un bon moment”. 

@gangduclito

Sauf qu’anatomiquement parlant, il est quasiment impossible de prendre un plaisir (physique) intense et d’atteindre l’orgasme uniquement via la pénétration vaginale (plus de 80% des femmes n’ont jamais atteint l’orgasme uniquement via ce biais, c’est le clitoris qui est au centre du plaisir sexuel féminin).

On concentre donc toutes (ou presque) nos impulsions sexuelles pour se préparer à ce qui devrait être le centre de nos sexualité, qui finalement, peut s’avérer moyennement satisfaisante et surtout qui cristallise notre attention. 

« Alors, vous l’avez fait ? Non, enfin, pas vraiment : on a fait que les prélis. » 

La fameuse phrase que l’on a bien trop souvent entendu. Même la sacro sainte virginité n’est plus que lorsqu’une pénétration a eu lieu ! Alors que la sexualité est bien plus étendue, bien plus large. 

De mon côté, je ne suis pas fan du concept de “virginité” qui, à mon sens, n’est qu’un amas de misconceptions et de préjugés. Mais si l’on suit ce concept, pouvons-nous considérer comme vierge, une personne qui a fait l’amour toute sa vie mais qui n’a pas été pénétrée ? 

La sexualité démarre à la séduction, passe par la masturbation, fait un virage par les caresses, les étreintes, les morsures, le sexe oral, les mains qui enserrent d’autres parties du corps.

La sexualité, c’est l’intimité avec un grand I. Et si vous voulez aller plus loin dans cette réflexion de déconstruction de la sexualité “pénétrocentrée”, je vous invite à lire l’excellent petit livre, la bible dirais-je, de Martin Page, Au-delà de la pénétration

Très bien, merci, mais on commence quand les vrais conseils ? 

Maintenant. 

Mes 6 conseils imparables pour réussir les préliminaires à prendre son pied

Si l’on parle des préliminaires comme le moyen de faire monter l’excitation en vue de faire trembler le curseur du plaisir, alors je vais vous donner quelques tips. 

Conseil n°1 : la sexualité répond aussi à la règle de l’entraînement

Ne vous attendez pas à ce que tout fonctionne du premier coup, pour trouver son plaisir et en atteindre les différents paliers. Il faudra du temps et de l’entraînement pour que votre corps et votre cerveau intériorisent de nouvelles sensations et les associent au plaisir sexuel. 

Conseil n°2 : trouvez un moment idéal et simple pour sexplorer. 

Cela ne veut pas dire nécessairement bloquer une soirée entière, recouvrir votre lit de pétales de rose, allumer des bougies et mettre LA musique qui vous plaît (même si tout ça est tout à fait faisable) : cela peut être juste le fait d’avoir un peu de temps devant vous, disposer d’intimité et d’espace. Tout simplement. Ne vous prenez pas la tête pour préparer de grandes choses, sinon, vous risquez de le repousser OU d’avoir de trop grandes attentes. 

Conseil n°3 : dites-vous (vraiment) les choses

Pensez à des exploratrices dans la jungle. Lorsque l’une ouvre la marche, elle prévient l’autre de ce qu’elle voit et/ou des éventuels dangers : elles communiquent. Et bien l’exploration sexuelle, c’est la même chose : ouvrez les chemins ensemble, indiquez lorsqu’une sensation vous dérange ou lorsque vous ressentez qu’il y a du potentiel, n’hésitez pas à parler avant, pendant, après. C’est en échangeant que l’on apprend. 

PS ; si vous étiez impliqué.e dans un acte sexuel et que la personne vous dit que cela ne lui plaît pas, mettez votre égo de côté, ne le prenez pas mal et continuez en ajustant vos actions.

Conseil n°4 : lâchez-prise (non je rigole, ça c’est trop dur)

Evidemment, si vous êtes capable de lâcher prise, faites vous plaisir.

En revanche, si c’est un concept qui vous est inconnu, alors à la place de lâcher prise, concentrez vous sur vos sensations. En concentrant votre attention sur ce qu’il se passe à l’instant T, sur ce que votre partenaire est en train de faire et sur les parties de son corps, vous empêchez votre cerveau de vagabonder sur la liste de courses, votre présentation à rendre ou la situation en Ukraine. Bref, hackez-vous vous-même.

Conseil n°5 : nourrissez en permanence votre imaginaire érotique 

Votre imaginaire érotique est comme votre imagination, elle a besoin d’être cultivée au quotidien par des stimulis comme l’art, la musique, les livres, la gastronomie, les films (érotiques ou non), comme les bons moments, les souvenirs, la sensibilité de vos sensations… Ce que je veux dire c’est si vous vous écoutez, vous puiserez en vous des désirs profonds, des impulsions vers l’avant, des choses qui vous excitent. Petit à petit, ce bagage érotique et émotionnel, vous pourrez les réinvestir dans votre sexualité et vous offrir le plus grand des plaisirs. 

Conseil n°6 : la technique, c’est bien aussi 

Comment ne pas citer dans un tel article le superbe recueil “technique” je dirais, de June Pla : Jouissance Club. N’hésitez pas à en user et en abuser, pas forcément sur le moment, mais sur la table de chevet, à lire seul.e ou à deux de temps en temps, corner les pages qui vous intéressent pour élargir un peu plus l’imaginaire érotique dont je vous parlais juste au-dessus. 

@jouissance.club

Allez, à très vite, prenez grand soin de vous et faites vous plaisir surtout !

Diane Deswarte, sexologue et fondatrice du Club Kamami.

Articles recommandés